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Résistance et transition

6 octobre 2014

Qu'est-ce que l'argent ?

Ca peut paraître stupide comme question et pourtant, il est je pense indispensable de creuser sur la définition la nature-même de ce qui est à remettre en perspective dans notre conception actuelle du monde, la doxa majoritaire dans laquelle l'argent constitue le ciment et la fin, au lieu d'être un moyen.

L'argent fut à la base, un outil. Si Jacques produit des pommes de terre et Pierre des tomates, il se peut très bien qu'un échange immédiat, un troc, puisse se faire entre les deux protagonistes. Mais que se passent-ils si ces légumes ne sont pas récoltés en même temps ? Ou si Pierre n'aime pas les pommes de terre et préfère manger les topinambours de Jean (personnellement je n'aime pas trop le topinambour mais admettons) ? Dans le premier cas, si ces personnes se font confiance, cela peut suffire et l'échange est simplement différé. Dans le deuxième cas, un outil doit être utilisé pour permettre à Pierre de manger des topinambours même si Jean n'aime pas les tomates (ce qui serait dommage pour lui mais admettons). Tant qu'il s'agit d'échanges de denrées brutes, tout se passe finalement assez bien, même si la monnaie, dans un groupe social limité, est un substitut à la confiance. J'accumule de l'argent parce que sinon, j'ai peur que l'on me laisse creuver sur le pavé. Ceci est évidemment un cercle vicieux dès que le groupe social s'aggrandit et que les personnes n'ont plus d'interactions interpersonnelles.

Là où la coopération, l'entraide et la confiance sont le tissu naturel d'un organisme sociétal, l'argent vient se substituer à ces choses. Puisque l'argent permet de combler les besoins physiologiques et matériels, les valeurs intrinsèques à un groupe social peuvent disparaître sans remettre en question la viabilité physique de l'individu. Celui-ci se trouve aliéné socialement mais il n'en demeure pas moins vivant.

Outre cette valeur de substitut à la confiance interindividuelle, l'accumulation d'argent est en fait l'accumulation de pouvoir sur autrui. L'argent et le pouvoir sont directement et intimement corrélés par leur nature-même et surtout, il s'agit d'une auto-manipulation. Si je cherche à accumuler de l'argent, du pouvoir sur autrui, il m'en faudra de nouveau ensuite et donc je devrais moi-même en acquérir en laissant quelqu'un m'utiliser pour l'agréer.

Sortir de la dépendance à l'argent ne signifie pas forcément devenir complètement indépendant matériellement mais plutôt réfléchir à l'impact de notre démarche personnelle sur la vie des autres, nos concitoyens comme les populations, encore plus vulnérables à nos choix, des pays émergents et en développement. Ne pas se servir de notre argent pour asservir autrui, ni pour s'asservir soi-même.

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2 octobre 2014

Je pars en zone Ebola, pourquoi je ne suis pas inquiète ?

Réponse A : je suis folle.

Réponse B : je suis un Jedi.

Réponse C : j'ai essayé de prendre une décision rationnelle en me renseignant sur la réalité de la situation.

Il est facile de céder à la paranoïa. Les media aiment le sensationnel et on les paye grassement pour que tout le monde toujours ait peur pour son propre cul. Ca évite de réfléchir, d'interagir, de se bouger. Lorsque j'ai fait le lien entre ma mission prochaine en Guinée et les événements que l'on sait sur l'épidémie en Afrique de l'Ouest, je n'ai pas pris de décision immédiate. Simplement parce que le risque, il ne m'appartenait de le déterminer qu'avec suffisamment d'informations. Alors, j'ai un peu creusé.

La réalité est nettement moins flippante que ce qui est unanimement communiqué. Le risque évidemment n'est pas nul (comment le pourrait-il ?) mais il est néanmoins très important d'observer trois caractéristiques du virus avant de s'embaler et de sombrer dans la psychose.

1) La contagion n'est avérée que lorsque les symptômes sont déclarés.

2) Il n'existe, dans l'état actuel des connaissances, a priori pas de porteurs sains de la maladie.

3) Le virus est photosensible. Il ne survit donc pas à l'air libre.

De plus, une des principales voies de contamination dans les communautés isolées est l'ingestion de viande de brousse. Bonjour, je m'appelle Aurélie, je suis végétarienne.

A partir de là, on peut commencer à discuter. Je pars dans une zone isolée du parc du Haut-Niger, à plusieurs heures de route du premier village ce qui présente l'avantage de ne pas m'exposer directement et l'inconvénient d'être à 15h de route d'un hôpital décent. Mais il se trouve que dans la préfecture où je me rends, aucun cas de la maladie n'a été pour l'instant suspecté.

Pourquoi, alors qu'il semble contrôlable, ce virus se diffuse-t-il à cette vitesse en Afrique de l'Ouest ? Eh bien précisément parce que le foyer se situe en Afrique de l'Ouest et que, culturellement, trois choses s'opposent au confinement de l'épidémie : les rites funéraires durant lequels la famille peut se retrouver en contact physique avec le corps du défunt qui est contaminé ; la résistance culturelle à la médecine occidentale (les malades ne se rendent pas à l'hôpital et ne sont donc pas mis en quarantaine) ; la difficulté de sensibiliser les populations à des règles qui nous semblent, à nous occidentaux, élémentaires (se laver les mains, éviter les contacts avec les personnes présentant des symptômes suspects).

A suivre, mais les désistements en série qu'a subi l'association ne font que me conforter dans mon idée première.

J'ai décidé d'aller les aider et je vais le faire.

2 octobre 2014

Le végétarisme, le végétalisme et le véganisme sont-ils des sous-produits de la société de consommation ?

J’ai toujours trouvé cette réflexion extrêmement intéressante et pertinente. Ces démarches avaient-elles de la résonnance dans les sociétés pré-capitalistes ?

Pour discuter de cette question, il est probablement nécessaire de bien faire la différence entre les différents types de démarches qui peuvent être engagées lorsque l’on choisit de se passer partiellement ou totalement des produits animaux et de redéfinir les termes.

Le végétarisme peut consister à supprimer tous les apports en viande et éventuellement en poisson. Elle peut être liée à une volonté de ne pas consommer d’animaux morts, de s’opposer, dans une société où des alternatives existent, à l’élevage et à l’abattage d’êtres vivants pour le seul plaisir du palais. Mais elle peut aussi, hors de considérations anti-spécistes, se projeter dans un autre système de valeurs où l’on refuse des excès liés à l’alimentation du bétail (déforestation, suppression de cultures vivrières dans les pays du Sud provoquant des famines, généralisation des OGM, pertes des pratiques agricoles traditionnelles, perte de la souveraineté alimentaire).

Le végétalisme, qui va plus loin en supprimant les produits animaux de l’alimentation, et pour le véganisme dans tous les aspects de la vie, peut être le résultat d’une opposition totale à l’asservissement animal en en revendiquant la libération. En effet, dans nos sociétés modernes, la violence, cette industrie de la mort (dans des circonstances atroces et sans aucune considération pour l’animal comme être sensible), s’étend aux produits animaux que sont le lait et ses dérivés, ainsi que les œufs. Les vaches laitières industrielles ne broutent pas de l’herbe, elles sont harnachées sur de grands tourniquets. Dans les productions d’œufs, y compris bio et je tiens à ce point, les poussins mâles sont broyés vivants (ou congelés vivants) puisque « inutiles ». Avant la révolution industrielle, ces pratiques n’existaient pas. Le végétalisme écologique, tout comme celui qui dénonce les souffrances, sont précisément le résultat des excès de l’agroalimentaire moderne. Ils n’existent pas sans ce contexte.

Pour ma part, je suis assez persuadée que ces démarches, sont d’une certaine façon, assez résultantes de notre société car de tels excès ne peuvent laisser indifférents. Cependant, il est simple de retrouver des réflexions sur le sujet de la souffrance animale dans les écrits des penseurs des siècles passés. Et selon moi, ce n’est pas toujours la compassion qui entraîne l’arrêt de la viande, mais cela peut être l’inverse.

En tout cas pour moi, c’est ainsi que cela s’est produit…

2 octobre 2014

Citations des grands penseurs végétariens

Pythagore

 « Quiconque tranche avec un couteau la gorge d’un bœuf et reste sourd aux meuglements d’effroi, quiconque est capable d’abattre de sang-froid le chevreau hurlant et mange l’oiseau qu’il a lui-même nourri, est-il encore très éloigné du crime ? »

Plutarque, 45-120 apr. J.-C.

« Pouvez-vous vraiment demander pour quelle raison Pythagore s’abstenait de manger de la viande ? Moi, pour ma part, je me demande dans quelles conditions et dans quel état d’esprit, l’homme a pu, pour la première fois, se forcer à toucher du sang avec ses lèvres, à porter le cadavre à sa bouche et à orner sa table avec des corps morts et en décomposition, et s’est permis d’appeler ses parties qui beuglaient, hurlaient, marchaient et vivaient un instant auparavant, sa nourriture… Pour leur viande, nous leur volons le soleil, la lumière et la durée de vie qui leur appartiennent depuis la naissance. »

Confucius, 551-479 av. J.-C., philosophe chinois :

« Quiconque a entendu les cris d’un animal qu’on tue ne peut plus jamais manger de sa chair. »

« Tant que les hommes massacreront les animaux, ils s’entre-tueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut récolter la joie et l’amour. »

Voltaire, 1694-1778, philosophe et écrivain français :

« Pourquoi les hommes et les animaux ne conversent-ils plus ensemble comme ils le faisaient dans une époque ancienne et mythique ? demande la princesse au Phénix. C’est, répond l’oiseau, parce que les hommes ont pris enfin l’habitude de nous manger… Les barbares ! Ne devaient-ils pas être convaincus qu’ayant les mêmes organes qu’eux, les mêmes sentiments, les mêmes besoins, les mêmes désirs, nous avions une âme comme eux, que nous étions leurs frères… » (La Princesse de Babylone)

Alexander von Humboldt, 1769-1859, fondateur de la géographie scientifique :

« La cruauté à l’égard des animaux n’est conciliable ni avec une véritable humanité instruite, ni avec une véritable érudition. C’est un des vices les plus caractéristiques d’un peuple ignoble et brutal. Aujourd’hui, pratiquement tous les peuples sont plus ou moins barbares envers les animaux. Il est faux et grotesque de souligner à chaque occasion leur apparent haut degré de civilisation, alors que chaque jour ils tolèrent avec indifférence les cruautés les plus infâmes perpétrées contre des millions de victimes sans défense. »

Léon Tolstoï, 1828-1910, écrivain russe :

« Lorsqu’un homme recherche sérieusement et sincèrement la voie morale, la première chose dont il doit se détourner est la viande… Le végétarisme est un critère auquel nous pouvons reconnaître si l’aspiration à une perfection morale est authentique et sincère. »

Jeremy Bentham, 1748-1832, philosophe britannique :

«  La question n’est pas : “Peuvent-ils raisonner ?” ni “Peuvent-ils parler ?” mais “Peuvent-ils souffrir ?”» 

Lamartine, 1790-1869, poète et homme politique français :

« Ma mère était convaincue, et j’ai gardé à cet égard ses convictions, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est l’une des plus déplorables et des plus honteuses infirmités de la condition humaine ; que c’est une de ces malédictions jetées sur l’homme par l’endurcissement de sa propre perversité. Elle croyait, et je crois comme elle, que ces habitudes d’endurcissement du cœur à l’égard des animaux les plus doux, ces immolations, ces appétits de sang, cette vue des chairs palpitantes, sont faits pour férociser les instincts du cœur. »

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas. »

Léonard de Vinci, 1452-1519, génie universel italien :

« Il est vrai que l’homme est le roi de tous les animaux car sa cruauté dépasse la leur. Nous vivons de la mort des autres. Nous sommes des cimetières vivants ! »

« Très jeune j’ai renoncé à manger de la viande et le temps viendra où les hommes regarderont les meurtriers d’animaux avec les mêmes yeux que les meurtriers d’êtres humains. »

Jean-Paul Friedrich Richter, dit “Jean-Paul”, 1763-1825, écrivain allemand :

« Ô combien faut-il d’heures de martyre aux animaux pour donner à l’homme une seule minute de plaisir pour son palais ! »

Darwin, 1809-1882, naturaliste britannique :

« La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores. »

Friedrich Nietzsche, 1844-1900, philosophe allemand :

« Toute la philosophie antique était orientée sur la simplicité de la vie et enseignait une certaine sobriété. De ce point de vue, le peu de végétariens par philosophie ont fait plus pour l’humanité que tous les philosophes modernes et tant que ces derniers n’auront pas le courage de chercher un mode de vie totalement différent et de l’indiquer comme exemple, ils ne porteront aucun fruit. »

Samuel Butler, 1835-1902, romancier et essayiste britannique :

« L’homme est le seul animal qui peut être l’ami de ses victimes jusqu’à ce qu’il les dévore. »


Thomas Edison , 1847-1931,  ingénieur américain, inventeur de l’ampoule électrique et du cinéma :

« Je suis végétarien et antialcoolique : ainsi je peux faire un meilleur usage de mon cerveau. »

Richard Wagner, 1813-1883, compositeur allemand :

« Comme la vue d’un taureau sacrifié aux dieux était devenue pour nous un opprobre, nous avons caché le bain de sang quotidien dans des abattoirs lavés à l’eau de l’attention de tous ceux qui se repaissent de morceaux de cadavres d’animaux domestiques préparés pour qu’ils ne soient pas reconnaissables. »

Romain Rolland, 1866-1944, écrivain français, prix Nobel de littérature :

« La cruauté envers les animaux et même déjà l’indifférence envers leur souffrance est à mon avis l’un des péchés les plus lourds de l’humanité. Il est la base de la perversité humaine. Si l’homme crée tant de souffrance, quel droit a-t-il de se plaindre de ses propres souffrances ? »

 Mahatma Gandhi, 1869-1948, l’un des pères-fondateurs de l’Inde moderne et défenseur de la non-violence :

« La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux. » – « S’abstenir de viande est d’un grand secours pour l’élévation de l’âme. »


Théodore Monod , 1902-2000, naturaliste et explorateur :

« Ce qu’on peut critiquer, c’est cette prééminence exclusive donnée à l’homme, car cela implique tout le reste. Si l’homme se montrait plus modeste et davantage convaincu de l’unité des choses et des êtres, de sa responsabilité et de sa solidarité avec les autres êtres vivants, les choses seraient bien différentes. Ce n’est peut-être qu’un espoir. »

Théodore Adorno, 1903-1969, philosophe américain d’origine allemande :

« Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux. »

Jules Michelet, 1798-1874, historien et philosophe français :

« Vie animale, sombre mystère. Toute la nature proteste contre la barbarie de l’homme qui ne comprend pas, qui humilie et qui torture ses frères inférieurs. » – « Le régime végétarien ne contribue pas pour peu de chose à la pureté de l’âme. »


Isaac Bashevis Singer , 1904-1991, écrivain polonais, naturalisé américain, prix Nobel de Littérature 1978 :

« On affirme souvent que les hommes ont toujours mangé de la viande, comme si c’était une justification pour continuer à le faire. Selon la même logique, nous ne devrions pas chercher à empêcher un homme d’en tuer un autre étant donné que cela aussi a toujours été. » – « Nous sommes tous des créatures de Dieu ; il n’est pas conciliable d’invoquer Grâce et Justice divines et de continuer à manger la chair des animaux qui ont été abattus par notre faute. »

George Sand, 1804–1876, écrivain française :

« Ce sera un grand progrès dans l’évolution de la race humaine quand nous mangerons des fruits et que les carnivores disparaîtront de la Terre. Tout sera faisable sur cette Terre à partir du moment où nous viendrons à bout des repas de viande et des guerres. » 

29 septembre 2014

Quelques mots sur l'écocide ou pourquoi j'ai voulu lire Broswimmer même si ça fait pas plaisir

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Ainsi va l'autruche

J'ai terminé récemment la lecture d'un livre passionnant de Franz Broswimmer intitulé "Ecocide : une brève histoire de l'extinction en masse des espèces". D'aucuns diraient que le titre seulement rebuterait n'importe qui de mettre simplement le nez dedans et que quelqu'un de sensé retournerait lire Le Trône de Fer. Avec tout le respect que je dois à George R. R. Martin, je m'attarderai quand même à vous parler de cette lecture, sinon charmante, du moins nécessaire et instructive. Ceci ne sera ni un résumé, ni une succession de périphrases mais une réflexion sur la base d'un livre qu'en outre je vous conseille vivement.

Je ne suis pas vraiment du genre autruche. Lorsqu'il faut chercher une information déplaisante et en tirer les conclusions qui s'imposent, j'ai tendance à le faire, quitte à ce que ça me complique transitoirement l'existence. C'est pour cela que j'ai voulu en savoir davantage sur la réalité de ce que l'on nomme l'écocide et plus exactement ici l'extinction massive des espèces vivantes animales et végétales, pour raisons anthropiques et ce, depuis le début de toutes les civilisations. L'écocide a, à la base, une étymologie que je trouve fort intéressante. Le "cide" qui signifie tuer, détruire, je pense qu'on l'avait à peu près tous. Mais saviez-vous qu'éco vient de "eikos", la maison ? Là, fatalement, on se dit "Ah ouais, en fait on est en train de faire brûler notre appart' en pleine crise du logement."

L'histoire de l'écocide est longue et douloureuse. Au cours de son expansion, de sa sédentarisation et de son développement, l'humanité a toujours détruit les écosystèmes afin d'étendre sa domination sur toute vie. De nombreuses espèces, notamment de la mégafaune, ont été exterminées car elles menaçaient ou étaient supposées menacer la sécurité d'êtres humains ou leur capacité à se nourrir par leur compétition. Nul ne verra plus de lions de l'Atlas, ni de grand pingouin ou encore d'autruche arabe fouler notre belle planète. Les extinctions se sont cantonnées, jusqu'au XIXe siècle ou presque, à des animaux que l'on chassait pour des motifs utilitaires ou pour se protéger. La perturbation des équilibres des écosystèmes n'en fut pas moins important. Mais c'était sans compter sur la fabuleuse propension de l'homme à vouloir tuer son voisin (par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre possédant femme et enfants et n'entendant rien à ces problèmes, de préférence). Les principaux acteurs du réchauffement climatique : les armées. Les principaux acteurs du gaspillage des ressources énergétiques et minières : les armées. Les principaux responsables de la destruction d'écosystèmes entiers pour fragiliser l'adversaire : je vous laisse deviner. Un écologiste est aussi un pacifiste, sans quoi une bonne partie de son raisonnement ne pourra trouver de cohérence.

A la suite des guerres mondiales et des bonds technologiques en découlant, la deuxième partie du XXe siècle a vu un nouveau mode de fonctionnement émerger et se pérenniser, que les sociétés industrialisées ont appelé "le progrès". Il s'agissait d'un mode de fonctionnement basé sur la destruction du vivant, le fait en réalité de s'entourer du "non-vivant" : utilisation de pesticides tueurs, généralisation de l'énergie nucléaire, bétonnage des voies de transport, déforestation massive ... La pollution était née, c'est-à-dire la capacité de l'homme à tuer indirectement, à provoquer l'extinction d'une espèce non pas en la décimant, mais en détruisant son habitat ou en le rendant impropre à la vie. Alors pourtant que l'opinion publique et les changements de mentalités permettent de maintenir les extinctions dues à la chasse excessive à un niveau plus faible qu'auparavant, dès lors, la disparition des espèces s'est accélérée pour atteindre aujourd'hui l'horrifiant chiffre de 25.000 à 30.000 espèces par an (en augmentation).

Pourquoi s'en soucier ?

L'être humain est la seule espèce à pouvoir modifier son environnement de telle sorte de pouvoir, sur une échelle de temps très courte, détruire et reformer des équilibres naturels. Notre capacité à prévoir, changer, empathir et comprendre les interactions complexes de la vie sur terre nous rend responsable de cette même vie, peut-être la seule dans l'univers. L'autoproclamé Homo Sapiens Sapiens, celui qui sait qu'il sait, serait-il Homo Sapiens Abnegationis, celui qui sait mais choisit le déni ? Il ne s'agit pas ici d'aimer la nature mais de comprendre que sans elle, nous ne sommes rien, même si nous arrivions technologiquement à nous en passer (comme le pourrions-nous ?), la nature est tout ce dont nous avons besoin pour être créatif, empathique, curieux, heureux.

Je ne pense pas qu'il n'y ait quoi que ce soit de mystique dans le place de l'homme dans l'univers bien que je respecte ceux qui ont choisi de croire. Quelque soit la vérité, elle tient à peu de choses. Nous tenons à peu de choses. La survie de tout ce que nous aimons dépendra de cette capacité que nous avons à comprendre ce qui est important. Peut-être pas la sortie de l'iPhone 6 et le fait qu'il plie dans la poche, ni le retour de M. S. sur la scène politique.

Car en fait, être écologiste, vegan ou engagé dans n'importe quelle cause, ce n'est pas très facile ni glorieux, un peu comme appartenir à la Garde de Nuit et tenter de prévenir l'arrivée des Marcheurs Blancs tandis que cinq rois se battent pour la gouvernance de Westeros et pour y relancer la croissance (ou pas). Tout est une question de point de vue. Et même si personne ne nous écoute, il faut continuer à le dire.

Le temps que vous lisiez cette article, une espèce vivante animale ou végétale aura disparu définitivement de ce monde. Que ferez-vous PERSONNELLEMENT pour inverser la tendance ?

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30 juillet 2014

Vivons-nous en démocratie ?

Afin de répondre à cette question, il est nécessaire de définir de façon précise ce que l'on entend par démocratie, en se détachant de la représentation empirique que l'on en a. Il s'agit ici d'expliciter une conceptualisation des aspects les plus importants de l'exercice du pouvoir par le peuple, c'est-à-dire la création d'un espace de débat public qui définit les lois et combat les abus de pouvoir.

Le peuple doit être acteur de sa gouvernance, et ne peut techniquement pas être représenté par des individus issues d'une "caste" politicienne qui s'enrichit lors de sa carrière et subit des pressions de lobbys (corruption). Dans une démocratie, les assemblées sont incorruptibles. Comment ? Par le tirage au sort et des mandats courts qui assureraient l'absolue représentativité de la population puisque les hommes politiques, au service de la communauté, seraient issus de celle-ci, des classes moyennes et modestes, et ne pourraient, par la constitution-même profiter de leur situation. La démocratie grecque était ainsi constituée.

La possibilité de faire appel à des experts sur des questions spécifiques est une nécessité mais c'est toujours le peuple qui doit avoir le dernier mot. Sachez qu'un énarque n'a pas une plus grande expertise sur des questions de santé, d'environnement ou de société que Monsieur Toutlemonde. Le passé l'a prouvé maintes fois.

Dans notre pays, seules quelques personnes peuvent prétendre accéder au pouvoir alors qu'elles sont issues de classes aisées et pourtant que leur bonne foi a pu être mise en doute à maintes reprises. Les outsiders sont moins crédibles que des crapules qui ont été condamnées plusieurs fois par la justice française, alors pourtant que leur incompétence a été déjà éprouvée par un voire plusieurs mandats. Pourquoi ?

Parce que, par une manipulation culturelle, les citoyens français pensent que la France est une démocratie alors que ce n'est absolument pas le cas. 

Si vous doutez de cette affirmation et que mon raisonnement ne vous a pas convaincu, posez-vous alors la question comme suit : si nous étions en démocratie, comment se pourrait-il alors que les citoyens que nous sommes soyons totalement impuissants devant les catastrophes humaines, sociales, économiques et environnementales ? 

Trois considérations permettent à cet état de fait de perdurer :

- une éducation obligatoire et nivelée permet de cultiver au sein des futures générations de citoyens la croyance que la démocratie est électorale alors que ces deux mots sont antinomiques. "Toute personne prétendant le contraire est conspirationniste." (médicalisation, décrédibilisation de l'opposition)

- la mainmise du pouvoir en place sur les media permet à celui-ci d'en exclure les débats ; aucun développement de thèse opposée à la doxa majoritaire n'est possible car on habitue le lecteur/téléspectateur dès son plus jeune âge à ne pas chercher à suivre un raisonnement complexe sans décrocher. "Je n'ai pas envie de me prendre la tête." (mépris, rejet de la réflexion comme activité superflue, inutile et fatiguante)

- la société travailliste annihile les espaces de pensée en normalisant la fatigue morale et physique. "Nous vivons dans une société qui va à 100 à l'heure, il faut vivre avec son temps." (mystification, fatalisme)

- la constitution elle-même ne prévoit aucun moyen légal au peuple de contester l'action de ses représentants.

L'erreur a été de laisser les personnes au pouvoir écrire la constitution sensée limiter leur propre pouvoir. Que pouvons-nous faire à présent ?

D'AUTRES MOYENS D'ACTION

L'oligarchie en place exerce son pouvoir par l'argent et les institutions. Le libéralisme sauvage dans lequel nous baignons permet d'affirmer qu'il est infiniment plus facile de s'attaquer pacifiquement aux institutions financières qu'aux institutions "démocratiques", ou devrais-je dire républicaines, telles qu'elles existent. En outre, une grande partie de la population a conscience du problème capitaliste alors que peu sont enclins à remettre en question la constitution et de ceux qui l'ont écrite. Les personnalités qui le font et ouvrent des débats sur la démocratie en faisant remonter la suprématie de grands groupes financiers, politiques et la mainmise sur les media de ses groupes sont immédiatement étiquetés comme sympatisants fascistes, ce qui permet de leur oter du même voyage toute crédibilité. On ne peut écouter celui qui est étiqueté, sans être "contaminé" à son tour et taxé d'être d'extrémisme, de gauche ou de droite. Ainsi, cet angle d'attaque du système est hautement complexe et ne paraît pas le meilleur dans une société sans transparence où les luttes de pouvoir sont associées aux intérêts financiers et communautaires, sans aucun recul et aucune objectivité.

La cohérence de mon discours doit déjà commencer à vous apparaître. Je suis une partisane des actions individuelles et je crois en la puissance de l'autonomie, non pas l'autonomie en tant que désolidarisation des autres individus mais comme désolidarisation du système politico-économique en place. Le monde est un espace de terreur et de mainmise de l'argent car l'on a laissé des personnes exercer un pouvoir total sur lui et qu'elles en sont devenues plus mauvaises encore qu'elles ne pouvaient l'être à la base. Cette situation est renversable si l'on refuse de donner une quelconque légitimité à ce pouvoir et à la domination de l'argent. Qu'il reste un simple moyen de subsistance, une énergie à faire circuler pour générer une activité saine et durable, ainsi que du bonheur.

Puisse ce court article créer un espace de débat. Je ne prétends rien d'autre que remettre en question un modèle de société éculé et de nombreux autres angles de réflexion doivent exister, auxquels je n'ai pas encore porté attention. 

Pour les aspects politiques liés à la démocratie et à nos moyens d'actions, voir le site d'Etienne Chouard :

www.le-message.org

16 mars 2014

Être le changement

Être le changement, c'est se décider d'incarner ses valeurs quels que soient les sacrifices personnels que cela implique.

Être le changement, c'est donner davantage de crédit à la cohérence qu'à la facilité.

Être le changement, c'est refuser de se laisser envahir par le fatalisme ambiant, par le négativisme, c'est ne pas écouter les cyniques, les pessimistes et les cons.

Être le changement, c'est savoir pertinemment que l'on n'est qu'un colibri de plus mais que c'est l'effet indirect de nos actions qui donnent de la résonnance à nos choix, chaque fois que l'on nous demande de les expliquer.

Être le changement, c'est ne jamais arrêter de chercher à améliorer sa démarche, à agir de façon plus concrète, à enrichir sa compéhension des mécanismes complexes du monde.

10 mars 2014

Le tabou démographique : mesures dérisoires et effet rebond

Après avoir abordé (car je suis "en plein dedans") la problématique de l'alimentation et son influence sur les interactions sociétales et l'environnement, je m'attacherai aujourd'hui à parler rapidement d'un autre tabou qui, comme ce que l'on mange, s'attaque à notre sacrosainte liberté : qu'en est-il de la liberté de procréer ?

C'est une problématique bien plus simple qu'il n'y paraît, à mon sens, et c'est l'expression, de nouveau, de notre impact personnel sur les sociétés humaines, de la force de notre pouvoir de décision au-delà de considérations politiques. Nous sommes assez informés aujourd'hui, pour que choisir de se limiter à deux enfants maximum ne soit plus une question de savoir, mais de vouloir ! La marginalité de cette réflexion, des livres qui en traitent et des associations que la défendent est absolument incompréhensible.

L'Homme a cela de différent de la majorité des autres espèces qu'il est capable de réaliser des choix qui dépassent ses instincts primaires. Pourquoi, alors qu'il est si intelligent et conscient que ses actes entrainent des conséquences, l'Homme n'a-t-il su se préserver avant que cela ne devienne problématique de l'explosion démographique ? Car on dit souvent que notre mode de vie n'est pas viable pour l'avenir. Il faut néanmoins nuancer ceci : notre mode de vie n'est pas viable pour l'avenir avec 9 milliards de personnes qui ne se décident pas à agir "parce qu'elles sont libres de faire ce qu'elles veulent". Il est viable selon les études (et quelques remises à plat énergétiques), autour de 500 millions de personnes. Quand étions-nous 500 millions ? Il y a environ 300 ans. Mais il faudrait encore bien moins de temps pour revenir à ce chiffre, moins de deux siècles avec une politique de planification familiale bien menée, de la sensibilisation et simplement en abandonnant les politiques natalistes. La France a une politique nataliste par excellence. Comment ? Par l'argent. Les allocations sont planifiées de telle sorte qu'il est infiniment plus facile d'élever 3 enfants que 2 au niveau financier. Pourquoi favoriser cela ? Pour payer les retraites. On pourrait imaginer que ça a du sens. Ca n'en a qu'au niveau économique. L'économie n'est pas la vie.

On dit souvent que les écolos veulent le retour à la bougie. Bien que je trouverais cela un tantinet plus romantique que la lampe à LED, je suis quand même séduite, comme tout un chacun, par l'idée de manger tous les jours et d'avoir un endroit tiède où dormir. Je trouve que le discours libertaire est infiniment plus extrémiste que celui des décroissants et des écologistes au sens large. "Je suis libre de faire ce que je veux" n'est ni plus ni moins que l'adage qui nous a mis dans cette m****. "Oui mais les autres ne feront pas l'effort, pourquoi moi je le ferais blablabla". Un argumentaire léger à mon goût.

Le problème, ou plutôt les problèmes sont d'agir vite et bien car deux choses sautent aux yeux lorsque l'on parle de développement durable :

- aucun changement politique ne s'opère ou alors de façon infiniment trop lente

- la population mondiale continue de croître de façon que même si l'empreinte écologique de chaque personne diminue, l'empreinte globale se maintient/augmente : c'est ce que l'on nomme l'effet rebond

"Alors, je suis libre ?" Oui absolument, mais pourquoi ne pas utiliser cette liberté et cette créativité à d'autres fins que la seule perpétuation de ses gènes ?

Il n'y a pas que la guerre, la famine, les épidémies, les pénuries, il y a avant tout notre raison.

Lien vers le site d'une association qui prône l'autorégulation : Démographie Responsable

28 février 2014

Pourquoi nous ne devons rien attendre de notre gouvernement d'un point de vue écologique ?

En discutant avec des personnes d'horizons très divers, notamment lorsque je fais du covoiturage, je me suis aperçue que pour bien des personnes, il existe une sympathie pour les mouvements écologistes, une compréhension assez poussée des mécanismes en jeux (sur le changement climatique par exemple), mais que le sentiment d'impuissance prédomine. On me dit que l'on est trop culpabilisé, que l'on n'a pas la possibilité d'agir, que c'est au gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent afin d'amorcer une transition de société. La raison de l'immobilisme des dirigeants devant les urgences sociales et environnementales auxquelles nous faisons face est mal comprise.

Pourtant, je ne dirais pas que les politiques "ne comprennent rien" ou que "ils veulent juste du pognon pour mettre à l'abri du besoin leurs proches et eux-mêmes lorsque tout va se barrer en sucette". J'aime à penser que l'on peut émettre des hypothèses plausibles sans rentrer dans des généralisations dignes de discussions de comptoir.

Avant tout, la politique est victime de pressions extrêmes de la part des lobbies énergétiques et alimentaires. Ses pressions sont si importantes que les gouvernements acceptent de cautionner la destruction de notre planète et de diffuser des recommandations biaisées en matière de santé publique. Aux Etats-Unis, on pourrait évoquer la culture du fast-food mais en France, il s'agit bien du lobby des produits laitiers dont la puissance m'interpelle. Pourquoi les produits laitiers seraient-ils "nos amis pour la vie" si nous avons en Occident les taux d'ostéoporose les plus élevés du monde et si c'est au prix de l'importation de céréales qui pourraient nourrir les pays du Sud ? Je m'interroge.

Mais la politique, c'est aussi une question de stabilité et de cohérence sociale. Le changement, les révolutions, se sont toujours produites dans le sang. Notre gouvernement est le premier à défendre la paix CHEZ NOUS. Cette paix, il s'agit juste de l'étendre et de ne pas se considérer en sécurité du haut de notre tour d'ivoire occidentale, tout comme les politiques et les industriels peuvent se considérer intouchables dans la leur. La paix commence dans notre assiette, au niveau de notre compteur électrique et elle se mesure à l'absence d'essence brûlée. Ce n'est pas l'offre qui génère la demande mais bien l'inverse ! Quand on voit ce qu'une pénurie même légère d'essence engendre de chaos, alors que ce n'est pas une denrée indispensable, comment imaginer ce qui se passerait si des mesures justes étaient prises en faveur de la paix et en général, une diminution du pillage des ressources d'autres pays qu'elles soient alimentaires ou énergétiques. Voilà le problème. Le problème, c'est chacun d'entre nous. Individuellement. 

Lorsque l'on se met à émettre ce raisonnement, on en déduit immédiatement que non seulement refuser le système tel qu'il est conçu, être objecteur de croissance et se faire ambassadeur de la relocalisation de l'économie et d'un mode de vie durable n'est pas inutile mais qu'en plus, il semblerait que ce soit la solution la plus pacifique, la moins susceptible de générer un désordre social et la plus efficace car croyez-moi ou pas, l'effet boule de neige est important. Avec combien de personnes avez-vous des interactions assez personnelles pour les interpeller sur leurs habitudes ? Cinq, dix, une vingtaine ? Et que changeront-ils qui interpellera de la même façon leur entourage ? Quel impact cela pourrait-il avoir ?

Mon message d'aujourd'hui est un message d'espérance. Il ne s'agit pas de tout changer. Il s'agit de changer ce qui a le moins d'importance au final : ce que l'on achète, et de ne donner son argent qu'à des personnes qui le méritent par leur travail. 

Les mots d'ordre sont peu nombreux :

- consommer local

- manger biologique et privilégier toujours le végétal

- ne rien acheter qui ne soit pas indispensable

- faire quelque chose de sa semaine qui soit en cohérence avec ses valeurs personnelles

- changer ce monde :)

4 février 2014

Pourquoi j'ai décidé d'être végétalienne...

"Ah, le gang des bouffeurs de tofu ! Ils croient qu'ils peuvent nous convaincre de quoi que ce soit avec leur dogme de hippies et leur bouffe dégueulasse. J'aime la viande, personne ne me dira ce que je peux manger ou pas !"

J'hésite toujours à aborder ce sujet car ce qu'il y a dans notre assiette fait partie de notre identité donc toute remise en question est difficile et soumise à une vague d'interprétations. Mais il s'agit probablement du plus important dont je puisse parler sur ce blog. C'est d'autant plus important que, davantage que nos choix de transport ou de consommation au sens large, c'est bien notre consommation de produits issus de l'élevage qui a l'impact le plus important sur les émissions de gaz à effet de serre et aussi la pollution des sols et des nappes phréatiques.

Mais, au delà de considérations écologiques, manger de la viande à tous les repas, c'est aussi s'assurer indirectement qu'une partie croissante de la population mondiale ne puisse pas se nourrir ou avoir un accès correct à l'eau, une situation qui ne peut aller qu'en s'aggravant avec la croissance démographique et l'occidentalisation des pays émergents. Alors pourquoi on n'en parle pas ?

Parce que la viande, c'est bon et c'est addictif. Sur ça, je pense qu'on se rejoindra tous et je m'en souviens encore, même si par ailleurs ça ne me manque absolument pas. Mais peut-on par ce seul "argument" justifier ce qui n'est ni plus ni moins qu'un holocauste animal ayant des conséquences absolument dévastatrices sur nos ressources, augmentant les injustices et les inégalités des populations et menaçant tout simplement notre futur ? Tout ceci ne tient même pas compte de statistiques effarantes : ce sont 100.000.000.000 d'animaux qui sont tués chaque année, des êtres vivants sensibles auxquels la plupart d'entre nous seraient bien incapables de nuire s'ils y étaient directement confrontés. Ces animaux sont abbatus dans des conditions atroces, pendus par les pieds et égorgés, broyés vivants, électrocutés, ... En y pensant, je le sais bien, on a juste envie de mettre des oeillères et de se le sortir de l'esprit. Si ce n'est pas plaisant d'y penser, pourquoi serait-ce juste de le cautionner ? Si nous décidions de nous reconnecter au monde animal ?

Parlons à présent de l'impact de la consommation de viande dans le monde. La viande avant d'en être était un animal, qu'on a dû nourrir pour le faire grandir, qui a eu besoin d'eau et aussi de médicaments à cause de la promiscuité et des infections. Parmi les surfaces de culture utilisées dans le monde, environ 1/3 est dévolue à l'alimentation humaine et 1/3 à l'alimentation animale (le dernier 1/3 est gaspillée). Ce qui signifie en d'autres termes que la moitié des ressources issues de l'agriculture est utilisée pour alimenter des animaux qui vont restituer l'énergie avec un rendement évidemment médiocre. L'animal va utiliser sa nourriture pour produire sa viande mais une grande partie du bilan nutritif sera perdu ainsi qu'une grande quantité d'eau, 15m² environ par kg de viande. Ils ont en somme leur propre empreinte écologique puisque ce sont des êtres vivants ce qui rend d'autant plus importante celle de quelqu'un qui en consommerait, comme c'est le cas actuellement, 300g par jour en moyenne en France.

La viande n'est évidemment pas le seul produit résultant de l'élevage intensif. Le lait, le fromage, les oeufs sont également incriminés et dans des proportions également importantes puisque ce sont les fruits de ce même élevage et de ses excès.

"Bon j'ai compris, mais il faut bien des protéines et du calcium ! Quid d'éventuelles carences ?" Vous serez peut-être surpris mais aucun nutriment présent dans la viande et les produits animaux n'est irremplaçable de façon simple. Au contraire, être végétarien ou végétalien rend infiniment plus sensible aux problèmes de nutrition et permet de manger de façon plus variée et bien plus saine. Les protéines et le fer se retrouvent dans les lentilles, le soja, certains céréales riches comme le blé et l'épeautre. Varier les céréales permet d'avoir un apport suffisant dans tous les acides aminés importants. Mais comment faire une quiche ? des crêpes ? un gateau ? C'est enfantin. Une huile végétale remplace le beurre, un lait végétal le lait de vache, les oeufs peuvent être substitués par de la maïzena légèrement dilué, tenant ainsi lieu de liant, ou encore une banane écrasée (!). Le calcium est abondamment présent dans les légumineuses et oléagineux. Seule la vitamine B12 peut manquer à l'appel car nous vivons dans une société aseptisée et cette vitamine se retrouve dans la terre et les matières fécales (il est fabriqué par notre corps mais... à la sortie). Il faut donc prendre un complément approprié, qui se trouve très facilement. En fait, les animaux d'élevage sont eux-mêmes complémentés en cette vitamine à cause de l'appauvrissement des sols.

CONCLUSION

Il s'agit d'un choix, d'un engagement important et qui peut apparaître comme un sacrifice. J'ai souhaité le faire pour montrer que cela est possible, que si je peux arrêter, alors tout le monde peut réduire. Il n'est pas nécessaire que plus personne ne consomme des produits animaux, nous avons besoin dans une moindre mesure du fumier et de conserver le patrimoine culinaire de nos régions. Consommer beaucoup moins est déjà un engagement en soi.

Être végétarien par solidarité avec le Tiers-Monde

Manger moins de viande ou plus de viande du tout, limiter ou supprimer sa consommation de produits issus de l'animal en général, c'est prendre conscience de ces réalités pourtant ignorées ou niées et faire un pas individuel vers une meilleure répartition des ressources pour les pays du Sud emprisonnés dans l'exportation et l'élevage intensif, mais aussi contribuer à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Cette démarche ne peut s'inscrire que dans une volonté globale de changement et ne peut être compensée par une alimentation plus industrielle ou importée de plus loin.

Ainsi, manger peu de viande et de produits animaux, seulement une fois par semaine ou une fois par mois par exemple, c'est s'engager de la façon la plus personnelle et volontaire possible vers une transition de société. Moins de pollution, plus de justice, moins de souffrance animale !

Une vie connectée

Si je ne vous ai pas convaincu, je vous propose de regarder ces vidéos créés par des vegans engagés : l'artiste Maxime Ginolin qui développe dans une pièce de théâtre l'impact environnemental de la viande et l'activiste Gary Yourofsky qui se concentre sur notre rapport à la souffrance animale.

Le discours le plus important de votre vie

Le Jugement

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