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Résistance et transition
2 octobre 2014

Je pars en zone Ebola, pourquoi je ne suis pas inquiète ?

Réponse A : je suis folle.

Réponse B : je suis un Jedi.

Réponse C : j'ai essayé de prendre une décision rationnelle en me renseignant sur la réalité de la situation.

Il est facile de céder à la paranoïa. Les media aiment le sensationnel et on les paye grassement pour que tout le monde toujours ait peur pour son propre cul. Ca évite de réfléchir, d'interagir, de se bouger. Lorsque j'ai fait le lien entre ma mission prochaine en Guinée et les événements que l'on sait sur l'épidémie en Afrique de l'Ouest, je n'ai pas pris de décision immédiate. Simplement parce que le risque, il ne m'appartenait de le déterminer qu'avec suffisamment d'informations. Alors, j'ai un peu creusé.

La réalité est nettement moins flippante que ce qui est unanimement communiqué. Le risque évidemment n'est pas nul (comment le pourrait-il ?) mais il est néanmoins très important d'observer trois caractéristiques du virus avant de s'embaler et de sombrer dans la psychose.

1) La contagion n'est avérée que lorsque les symptômes sont déclarés.

2) Il n'existe, dans l'état actuel des connaissances, a priori pas de porteurs sains de la maladie.

3) Le virus est photosensible. Il ne survit donc pas à l'air libre.

De plus, une des principales voies de contamination dans les communautés isolées est l'ingestion de viande de brousse. Bonjour, je m'appelle Aurélie, je suis végétarienne.

A partir de là, on peut commencer à discuter. Je pars dans une zone isolée du parc du Haut-Niger, à plusieurs heures de route du premier village ce qui présente l'avantage de ne pas m'exposer directement et l'inconvénient d'être à 15h de route d'un hôpital décent. Mais il se trouve que dans la préfecture où je me rends, aucun cas de la maladie n'a été pour l'instant suspecté.

Pourquoi, alors qu'il semble contrôlable, ce virus se diffuse-t-il à cette vitesse en Afrique de l'Ouest ? Eh bien précisément parce que le foyer se situe en Afrique de l'Ouest et que, culturellement, trois choses s'opposent au confinement de l'épidémie : les rites funéraires durant lequels la famille peut se retrouver en contact physique avec le corps du défunt qui est contaminé ; la résistance culturelle à la médecine occidentale (les malades ne se rendent pas à l'hôpital et ne sont donc pas mis en quarantaine) ; la difficulté de sensibiliser les populations à des règles qui nous semblent, à nous occidentaux, élémentaires (se laver les mains, éviter les contacts avec les personnes présentant des symptômes suspects).

A suivre, mais les désistements en série qu'a subi l'association ne font que me conforter dans mon idée première.

J'ai décidé d'aller les aider et je vais le faire.

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