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Résistance et transition
6 octobre 2014

Qu'est-ce que l'argent ?

Ca peut paraître stupide comme question et pourtant, il est je pense indispensable de creuser sur la définition la nature-même de ce qui est à remettre en perspective dans notre conception actuelle du monde, la doxa majoritaire dans laquelle l'argent constitue le ciment et la fin, au lieu d'être un moyen.

L'argent fut à la base, un outil. Si Jacques produit des pommes de terre et Pierre des tomates, il se peut très bien qu'un échange immédiat, un troc, puisse se faire entre les deux protagonistes. Mais que se passent-ils si ces légumes ne sont pas récoltés en même temps ? Ou si Pierre n'aime pas les pommes de terre et préfère manger les topinambours de Jean (personnellement je n'aime pas trop le topinambour mais admettons) ? Dans le premier cas, si ces personnes se font confiance, cela peut suffire et l'échange est simplement différé. Dans le deuxième cas, un outil doit être utilisé pour permettre à Pierre de manger des topinambours même si Jean n'aime pas les tomates (ce qui serait dommage pour lui mais admettons). Tant qu'il s'agit d'échanges de denrées brutes, tout se passe finalement assez bien, même si la monnaie, dans un groupe social limité, est un substitut à la confiance. J'accumule de l'argent parce que sinon, j'ai peur que l'on me laisse creuver sur le pavé. Ceci est évidemment un cercle vicieux dès que le groupe social s'aggrandit et que les personnes n'ont plus d'interactions interpersonnelles.

Là où la coopération, l'entraide et la confiance sont le tissu naturel d'un organisme sociétal, l'argent vient se substituer à ces choses. Puisque l'argent permet de combler les besoins physiologiques et matériels, les valeurs intrinsèques à un groupe social peuvent disparaître sans remettre en question la viabilité physique de l'individu. Celui-ci se trouve aliéné socialement mais il n'en demeure pas moins vivant.

Outre cette valeur de substitut à la confiance interindividuelle, l'accumulation d'argent est en fait l'accumulation de pouvoir sur autrui. L'argent et le pouvoir sont directement et intimement corrélés par leur nature-même et surtout, il s'agit d'une auto-manipulation. Si je cherche à accumuler de l'argent, du pouvoir sur autrui, il m'en faudra de nouveau ensuite et donc je devrais moi-même en acquérir en laissant quelqu'un m'utiliser pour l'agréer.

Sortir de la dépendance à l'argent ne signifie pas forcément devenir complètement indépendant matériellement mais plutôt réfléchir à l'impact de notre démarche personnelle sur la vie des autres, nos concitoyens comme les populations, encore plus vulnérables à nos choix, des pays émergents et en développement. Ne pas se servir de notre argent pour asservir autrui, ni pour s'asservir soi-même.

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2 octobre 2014

Je pars en zone Ebola, pourquoi je ne suis pas inquiète ?

Réponse A : je suis folle.

Réponse B : je suis un Jedi.

Réponse C : j'ai essayé de prendre une décision rationnelle en me renseignant sur la réalité de la situation.

Il est facile de céder à la paranoïa. Les media aiment le sensationnel et on les paye grassement pour que tout le monde toujours ait peur pour son propre cul. Ca évite de réfléchir, d'interagir, de se bouger. Lorsque j'ai fait le lien entre ma mission prochaine en Guinée et les événements que l'on sait sur l'épidémie en Afrique de l'Ouest, je n'ai pas pris de décision immédiate. Simplement parce que le risque, il ne m'appartenait de le déterminer qu'avec suffisamment d'informations. Alors, j'ai un peu creusé.

La réalité est nettement moins flippante que ce qui est unanimement communiqué. Le risque évidemment n'est pas nul (comment le pourrait-il ?) mais il est néanmoins très important d'observer trois caractéristiques du virus avant de s'embaler et de sombrer dans la psychose.

1) La contagion n'est avérée que lorsque les symptômes sont déclarés.

2) Il n'existe, dans l'état actuel des connaissances, a priori pas de porteurs sains de la maladie.

3) Le virus est photosensible. Il ne survit donc pas à l'air libre.

De plus, une des principales voies de contamination dans les communautés isolées est l'ingestion de viande de brousse. Bonjour, je m'appelle Aurélie, je suis végétarienne.

A partir de là, on peut commencer à discuter. Je pars dans une zone isolée du parc du Haut-Niger, à plusieurs heures de route du premier village ce qui présente l'avantage de ne pas m'exposer directement et l'inconvénient d'être à 15h de route d'un hôpital décent. Mais il se trouve que dans la préfecture où je me rends, aucun cas de la maladie n'a été pour l'instant suspecté.

Pourquoi, alors qu'il semble contrôlable, ce virus se diffuse-t-il à cette vitesse en Afrique de l'Ouest ? Eh bien précisément parce que le foyer se situe en Afrique de l'Ouest et que, culturellement, trois choses s'opposent au confinement de l'épidémie : les rites funéraires durant lequels la famille peut se retrouver en contact physique avec le corps du défunt qui est contaminé ; la résistance culturelle à la médecine occidentale (les malades ne se rendent pas à l'hôpital et ne sont donc pas mis en quarantaine) ; la difficulté de sensibiliser les populations à des règles qui nous semblent, à nous occidentaux, élémentaires (se laver les mains, éviter les contacts avec les personnes présentant des symptômes suspects).

A suivre, mais les désistements en série qu'a subi l'association ne font que me conforter dans mon idée première.

J'ai décidé d'aller les aider et je vais le faire.

2 octobre 2014

Le végétarisme, le végétalisme et le véganisme sont-ils des sous-produits de la société de consommation ?

J’ai toujours trouvé cette réflexion extrêmement intéressante et pertinente. Ces démarches avaient-elles de la résonnance dans les sociétés pré-capitalistes ?

Pour discuter de cette question, il est probablement nécessaire de bien faire la différence entre les différents types de démarches qui peuvent être engagées lorsque l’on choisit de se passer partiellement ou totalement des produits animaux et de redéfinir les termes.

Le végétarisme peut consister à supprimer tous les apports en viande et éventuellement en poisson. Elle peut être liée à une volonté de ne pas consommer d’animaux morts, de s’opposer, dans une société où des alternatives existent, à l’élevage et à l’abattage d’êtres vivants pour le seul plaisir du palais. Mais elle peut aussi, hors de considérations anti-spécistes, se projeter dans un autre système de valeurs où l’on refuse des excès liés à l’alimentation du bétail (déforestation, suppression de cultures vivrières dans les pays du Sud provoquant des famines, généralisation des OGM, pertes des pratiques agricoles traditionnelles, perte de la souveraineté alimentaire).

Le végétalisme, qui va plus loin en supprimant les produits animaux de l’alimentation, et pour le véganisme dans tous les aspects de la vie, peut être le résultat d’une opposition totale à l’asservissement animal en en revendiquant la libération. En effet, dans nos sociétés modernes, la violence, cette industrie de la mort (dans des circonstances atroces et sans aucune considération pour l’animal comme être sensible), s’étend aux produits animaux que sont le lait et ses dérivés, ainsi que les œufs. Les vaches laitières industrielles ne broutent pas de l’herbe, elles sont harnachées sur de grands tourniquets. Dans les productions d’œufs, y compris bio et je tiens à ce point, les poussins mâles sont broyés vivants (ou congelés vivants) puisque « inutiles ». Avant la révolution industrielle, ces pratiques n’existaient pas. Le végétalisme écologique, tout comme celui qui dénonce les souffrances, sont précisément le résultat des excès de l’agroalimentaire moderne. Ils n’existent pas sans ce contexte.

Pour ma part, je suis assez persuadée que ces démarches, sont d’une certaine façon, assez résultantes de notre société car de tels excès ne peuvent laisser indifférents. Cependant, il est simple de retrouver des réflexions sur le sujet de la souffrance animale dans les écrits des penseurs des siècles passés. Et selon moi, ce n’est pas toujours la compassion qui entraîne l’arrêt de la viande, mais cela peut être l’inverse.

En tout cas pour moi, c’est ainsi que cela s’est produit…

2 octobre 2014

Citations des grands penseurs végétariens

Pythagore

 « Quiconque tranche avec un couteau la gorge d’un bœuf et reste sourd aux meuglements d’effroi, quiconque est capable d’abattre de sang-froid le chevreau hurlant et mange l’oiseau qu’il a lui-même nourri, est-il encore très éloigné du crime ? »

Plutarque, 45-120 apr. J.-C.

« Pouvez-vous vraiment demander pour quelle raison Pythagore s’abstenait de manger de la viande ? Moi, pour ma part, je me demande dans quelles conditions et dans quel état d’esprit, l’homme a pu, pour la première fois, se forcer à toucher du sang avec ses lèvres, à porter le cadavre à sa bouche et à orner sa table avec des corps morts et en décomposition, et s’est permis d’appeler ses parties qui beuglaient, hurlaient, marchaient et vivaient un instant auparavant, sa nourriture… Pour leur viande, nous leur volons le soleil, la lumière et la durée de vie qui leur appartiennent depuis la naissance. »

Confucius, 551-479 av. J.-C., philosophe chinois :

« Quiconque a entendu les cris d’un animal qu’on tue ne peut plus jamais manger de sa chair. »

« Tant que les hommes massacreront les animaux, ils s’entre-tueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut récolter la joie et l’amour. »

Voltaire, 1694-1778, philosophe et écrivain français :

« Pourquoi les hommes et les animaux ne conversent-ils plus ensemble comme ils le faisaient dans une époque ancienne et mythique ? demande la princesse au Phénix. C’est, répond l’oiseau, parce que les hommes ont pris enfin l’habitude de nous manger… Les barbares ! Ne devaient-ils pas être convaincus qu’ayant les mêmes organes qu’eux, les mêmes sentiments, les mêmes besoins, les mêmes désirs, nous avions une âme comme eux, que nous étions leurs frères… » (La Princesse de Babylone)

Alexander von Humboldt, 1769-1859, fondateur de la géographie scientifique :

« La cruauté à l’égard des animaux n’est conciliable ni avec une véritable humanité instruite, ni avec une véritable érudition. C’est un des vices les plus caractéristiques d’un peuple ignoble et brutal. Aujourd’hui, pratiquement tous les peuples sont plus ou moins barbares envers les animaux. Il est faux et grotesque de souligner à chaque occasion leur apparent haut degré de civilisation, alors que chaque jour ils tolèrent avec indifférence les cruautés les plus infâmes perpétrées contre des millions de victimes sans défense. »

Léon Tolstoï, 1828-1910, écrivain russe :

« Lorsqu’un homme recherche sérieusement et sincèrement la voie morale, la première chose dont il doit se détourner est la viande… Le végétarisme est un critère auquel nous pouvons reconnaître si l’aspiration à une perfection morale est authentique et sincère. »

Jeremy Bentham, 1748-1832, philosophe britannique :

«  La question n’est pas : “Peuvent-ils raisonner ?” ni “Peuvent-ils parler ?” mais “Peuvent-ils souffrir ?”» 

Lamartine, 1790-1869, poète et homme politique français :

« Ma mère était convaincue, et j’ai gardé à cet égard ses convictions, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est l’une des plus déplorables et des plus honteuses infirmités de la condition humaine ; que c’est une de ces malédictions jetées sur l’homme par l’endurcissement de sa propre perversité. Elle croyait, et je crois comme elle, que ces habitudes d’endurcissement du cœur à l’égard des animaux les plus doux, ces immolations, ces appétits de sang, cette vue des chairs palpitantes, sont faits pour férociser les instincts du cœur. »

« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas. »

Léonard de Vinci, 1452-1519, génie universel italien :

« Il est vrai que l’homme est le roi de tous les animaux car sa cruauté dépasse la leur. Nous vivons de la mort des autres. Nous sommes des cimetières vivants ! »

« Très jeune j’ai renoncé à manger de la viande et le temps viendra où les hommes regarderont les meurtriers d’animaux avec les mêmes yeux que les meurtriers d’êtres humains. »

Jean-Paul Friedrich Richter, dit “Jean-Paul”, 1763-1825, écrivain allemand :

« Ô combien faut-il d’heures de martyre aux animaux pour donner à l’homme une seule minute de plaisir pour son palais ! »

Darwin, 1809-1882, naturaliste britannique :

« La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores. »

Friedrich Nietzsche, 1844-1900, philosophe allemand :

« Toute la philosophie antique était orientée sur la simplicité de la vie et enseignait une certaine sobriété. De ce point de vue, le peu de végétariens par philosophie ont fait plus pour l’humanité que tous les philosophes modernes et tant que ces derniers n’auront pas le courage de chercher un mode de vie totalement différent et de l’indiquer comme exemple, ils ne porteront aucun fruit. »

Samuel Butler, 1835-1902, romancier et essayiste britannique :

« L’homme est le seul animal qui peut être l’ami de ses victimes jusqu’à ce qu’il les dévore. »


Thomas Edison , 1847-1931,  ingénieur américain, inventeur de l’ampoule électrique et du cinéma :

« Je suis végétarien et antialcoolique : ainsi je peux faire un meilleur usage de mon cerveau. »

Richard Wagner, 1813-1883, compositeur allemand :

« Comme la vue d’un taureau sacrifié aux dieux était devenue pour nous un opprobre, nous avons caché le bain de sang quotidien dans des abattoirs lavés à l’eau de l’attention de tous ceux qui se repaissent de morceaux de cadavres d’animaux domestiques préparés pour qu’ils ne soient pas reconnaissables. »

Romain Rolland, 1866-1944, écrivain français, prix Nobel de littérature :

« La cruauté envers les animaux et même déjà l’indifférence envers leur souffrance est à mon avis l’un des péchés les plus lourds de l’humanité. Il est la base de la perversité humaine. Si l’homme crée tant de souffrance, quel droit a-t-il de se plaindre de ses propres souffrances ? »

 Mahatma Gandhi, 1869-1948, l’un des pères-fondateurs de l’Inde moderne et défenseur de la non-violence :

« La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés de la manière dont elle traite les animaux. » – « S’abstenir de viande est d’un grand secours pour l’élévation de l’âme. »


Théodore Monod , 1902-2000, naturaliste et explorateur :

« Ce qu’on peut critiquer, c’est cette prééminence exclusive donnée à l’homme, car cela implique tout le reste. Si l’homme se montrait plus modeste et davantage convaincu de l’unité des choses et des êtres, de sa responsabilité et de sa solidarité avec les autres êtres vivants, les choses seraient bien différentes. Ce n’est peut-être qu’un espoir. »

Théodore Adorno, 1903-1969, philosophe américain d’origine allemande :

« Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux. »

Jules Michelet, 1798-1874, historien et philosophe français :

« Vie animale, sombre mystère. Toute la nature proteste contre la barbarie de l’homme qui ne comprend pas, qui humilie et qui torture ses frères inférieurs. » – « Le régime végétarien ne contribue pas pour peu de chose à la pureté de l’âme. »


Isaac Bashevis Singer , 1904-1991, écrivain polonais, naturalisé américain, prix Nobel de Littérature 1978 :

« On affirme souvent que les hommes ont toujours mangé de la viande, comme si c’était une justification pour continuer à le faire. Selon la même logique, nous ne devrions pas chercher à empêcher un homme d’en tuer un autre étant donné que cela aussi a toujours été. » – « Nous sommes tous des créatures de Dieu ; il n’est pas conciliable d’invoquer Grâce et Justice divines et de continuer à manger la chair des animaux qui ont été abattus par notre faute. »

George Sand, 1804–1876, écrivain française :

« Ce sera un grand progrès dans l’évolution de la race humaine quand nous mangerons des fruits et que les carnivores disparaîtront de la Terre. Tout sera faisable sur cette Terre à partir du moment où nous viendrons à bout des repas de viande et des guerres. » 

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