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Résistance et transition
26 janvier 2014

Cesser de nuire : un nouveau rapport à l'Autre

Les sociétés humaines occidentales, les progrès scientifiques, la généralisation des technologies, la hausse du niveau de vie et la mise en place d’une société globale basée sur la consommation de masse, tous ces éléments reposent sur l’exploitation par le Nord des ressources et des personnes des actuels pays en développement et pays émergents, ainsi que le maintien d’un ordre basé, de façon interne à la société, sur le concept de consommateur-esclave, une néo-féodalité. Lorsque nous regardons autour de nous, 90% des objets qui nous entourent sont des objets manufacturés en Asie. Nous savons que les conditions de travail y sont déplorables, que l’esclavage y sévit toujours. Et l’esclavage n’inclut pas les personnes payés 1$ par mois. Nous savons aussi que la production délocalisée permet de s’affranchir des contraintes environnementales européennes, pourtant moyennement contraignantes, qui ne sont pas imposées ailleurs.

Après une journée de travail souvent longue ajoutée à la fatigue des transports, nous avons envie de simplicité et quoi de plus simple que de « cueillir », dans le même gigantesque magasin, tous les éléments nécessaires à notre vie et à notre confort, aux besoins que les media implantent dans notre inconscient. Ainsi, en en ayant pleinement conscience, la majorité d'entre nous fait exactement ce que l’on lui demande, produire et de consommer sans fin dans l’espoir de pouvoir s’évader cinq semaines par an.  « On », ce n’est pas Big Brother ni une grande théorie du complot, simplement ceux au sommet de ce nouvel ordre féodal, qui sont suffisamment nombreux pour être, finalement comme les personnes à la base de cette pyramide, déresponsabilisés de leur impact et esclaves de leur propre dépendance à l’argent.

Partout dans le monde, des catastrophes environnementales contribuent à rendre l’air progressivement cancérigène, les eaux des rivières non potables et les terres stériles. La désertification, la déforestation, la disparition massive des espèces, les pollutions chimiques et la banalisation des décharges sauvages défigurent une planète qui est capable et nous le savons parfaitement, d’abriter plusieurs milliards d’êtres humains et de les nourrir, en cohabitant avec les autres êtres incroyables qui la peuplent.

En lisant ceci, personne ne sera surpris. Personne ne tombera des nues. Croyez-vous qu’il est normal, pour un être doué d’intelligence et d’empathie comme l’être humain, de savoir tout ceci sans avoir la volonté d’agir contre ces réalités scandaleuses ?

Dans un tel contexte, toute action et toute décision deviennent des actes de protestation ou de complicité. Pour cesser de nuire aux générations actuelles, aux générations futures et à toutes les autres espèces, chaque individu doit prendre en compte ce facteur et redéfinir la totalité de son impact sur le monde en faisant des choix conscients. Ces choix, considérés comme marginaux et apparaissant soit comme des sacrifices individuels inutiles, soit comme des manœuvres de sabotage, recevront en retour la plupart du temps méfiance et/ou désapprobation. C’est le signe qu’ils interpellent. Changer le monde, c'est se changer soi-même !

Au cœur de toutes les sociétés humaines primitives ou nomades, la solidarité tient un grand rôle qui permet à tous de pouvoir vivre dans la dignité et dans la sécurité. Dans le monde occidental, cette solidarité ne s’exprime plus que de façon indirecte par la fourniture de prestations sociales aux individus qui ne peuvent subvenir eux-mêmes à leurs besoins, et aux besoins qui leur sont imposés. L’argent tenant le rôle absolu d’intermédiaire, devient dans notre monde le ciment déshumanisé du tissu social entre les personnes qui ne se côtoient pas. On stigmitise les faibles, on hait ceux qu'on croit responsables de la crise. A ce rythme, les êtres humains influençables finissent rongés de jalousie et de haine, tout en continuant à détruire.

Ceci n'est pas le monde que nous voulons. Nous sommes des millions à être prêts pour un changement profond. Qu’attendons-nous ?

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  • Ne vous y trompez pas ! Le colibri de la fable ne trie pas ses déchets, il ne prend pas des douches plus courtes, il ne fait pas du covoiturage, il utilise la totalité de son énergie vitale pour éteindre l'incendie dans la forêt qu'il aime. Soyons uni.e.s.
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