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Résistance et transition
11 novembre 2014

De la responsabilité d'aller bien

La remise en question de notre système politico-économique est une considération finalement élitiste puisque la réflexion et la conception d'une autre réalité et d'un autre paradigme nécessitent de se détacher de la doxa majoritaire et de prendre du recul. En effet, le système capitaliste n'est pas seulement un système économique, il s'agit d'une dictature totale qui uniformise les valeurs, les projections de réussite de vie, les rêves, les loisirs, la façon de passer son temps, le déni du coût social et environnement ainsi que l'omniprésence du capital dans tous les aspects de la vie, même sociales et familiales les plus intimes et personnelles.

Le percevoir et en parler est souvent douloureux, mal perçu par l'entourage, vécu comme une épreuve de force inutile contre une machine qui broye simplement tout ce qui n'est pas à son image. La loi du plus fort est inscrit dans notre inconscient par une éducation basée sur la compétition, la domination et la construction d'une individualité travailliste dont le seul but est de trouver un "vrai" travail, productif et adapté aux besoins immédiats de l'économie de croissance.

Mais surtout l'individualisme induit du fatalisme. Car, par la centralisation sur la vie et le culte du paraître, la "légende personnelle", l'image renvoyée par les personnalités célèbres détruit la volonté de changer un système qui nourrit l'ego par des rêves de succès personnel et d'argent donc de pouvoir illimité, alors même que chacun sait qu'il n'est pas le garant d'un bonheur total et immuable. Ainsi, alors que l'altruisme est une valeur socialement estimée, elle n'est présente dans aucun aspect de la vie. Tout le système publicitaire et travailliste engage l'individu à penser uniquement à ses besoins personnels, sans se soucier des conséquences de ses actes, de ses dépenses, de ses loisirs, de sa consommation d'énergie. Au delà de cette conception, les barrières sociales et personnelles induits par des situations personnelles, amoureuses, familiales et de santé difficiles engagent l'individu sur l'autoroute d'un sentiment d'impuissance et d'isolement qui l'amènent à se placer en victime du système et à seulement subir les pressions extérieures sans pouvoir agir sur lui par manque de temps et d'énergie, qui doivent être dédiés à la survie immédiate (se remettre d'une rupture, travailler pour ses enfants, pour un parent en difficulté, s'occuper d'un proche handicapé, ...). L'histoire personnelle de chacun est toujours plus importante que le destin collectif, que l'on soumet donc à des sphères éloignées des valeurs humanistes de la base que chacun ressent naturellement comme les seules réalités tangibles de sa nature non-aliénée (partage, amour, jeu, méditation, émerveillement, ...).

La responsabilité d'aller bien, c'est le devoir du citoyen qui n'est pas soumis à une extraordinaire pression personnelle sur sa vie, en somme celui qui au sens large "n'a pas de problème", de prendre sa responsabilité d'objecteur de conscience, d'objecteur de croissance et de communiquer, d'agir au niveau individuel pour transformer le système de l'intérieur, par l'éducation, le retour à la terre, la discussion, le millitantisme, la formation de groupes de réflexion, le respect de toute vie et toujours, la volonté personnelle inébranlable de redonner à l'humain sa place au coeur de notre société.

Humainement, solidairement.

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7 novembre 2014

L'avenir des low-tech

Depuis plusieurs décennies, on ne jure plus que par les équipements électroniques qui envahissent tous les domaines de la vie. Là où il y a encore une vingtaine d'années seuls les ordinateurs personnels avaient apporté la complexité technologique au grand public, il n'est plus d'objets modernes désormais qui ne contiennent une part d'électronique, toujours en augmentation, de la voiture à la cafetière en passant par le téléphone et la carte bancaire. Cette 'high-technisation' du quotidien est une vision très court terme et très élitiste de l'avenir. En effet, ces équipements complexes, contenant des quantités faibles et donc difficilement recyclables ou réutilisables de métaux et terres rares, ne peuvent en aucun cas être généralisés à l'humanité entière, encore moins sur une période de temps excédant quelques dizaines d'années. Pas plus que les panneaux solaires ne peuvent assurer de façon pérenne l'avenir énergétique de l'humanité. Car en fait, ce que l'on appelle recyclage et que l'on veut faire passer pour l'étape ultime de l'écolo-économie, n'est en fait qu'une réutilisation tout à fait imparfaite, incomplète et énergivore d'un matériau. Et ce recyclage n'est possible et efficace que pour des quantités importantes d'un même matériau mono-bloc (par exemple une bouteille en verre). Dans le cas d'alliages complexes ou d'infimes inclusions de métaux comme c'est le cas dans les équipements électroniques dit high-tech, la réutilisation des éléments (au sens chimique de la matière c'est-à-dire l'élément métal atomique) n'est pas possible simplement, dans le sens d'une viabilité énergétique. Hors, ces éléments existent en quantité limité sur notre planète et ne peuvent être synthétisés pour remplacer un déficit de ressources minières de façon réaliste (à ce jour, seules la fission et la fusion nucléaire permettent de créer un élément chimique à partir d'un autre).

La réutilisation pérenne des ressources en métaux et autres éléments complexes qui ont apportées à la vie moderne son confort (non partagé à l'échelle de la terre mais ce débat est autre) nécessite donc une utilisation intelligente, mesurée, simplifiée et standardisée des éléments, toujours au sens chimique du terme, les plus rares sur notre planète. La vision low-tech de l'avenir, loin d'être passéiste, est résolument moderne et complexe dans le sens où elle doit utiliser toutes les ressources scientifiques et les erreurs du passé pour mettre au point une technologie qui soit à la fois simple, robuste (loin de toute obsolescence programmée), et mono-matériau, mettant en exergue l'utilisation de métaux, de verre et de matière organique, devant celui du plastique, illusion éphémère de la société du XXe siècle, dont le temps est déjà compté sur nos étals (davantage que dans les océans où sa présence et sa toxicité seront bien ultérieures à son utilisation massive). Cette simplification de la technologie, au lieu de diminuer le confort obtenu par l'industrialisation de l'économie permet de diffuser à l'ensemble des sociétés humaines ses bienfaits ainsi que de limiter à la fois l'impact sur l'environnement par les pollutions générées par le high-tech, qui sont considérables (pollution durable des sols et des nappes phréatiques) mais aussi pérenniser l'utilisation d'accessoires de confort, qui seraient évidemment mutualisés, autre condition sine qua non du développement humain au détriment de la financiarisation d'une économie avilisante. Moins de biens, davantage de liens.

En revenant sur la différence entre réutilisation et recyclage, j'aimerais revenir sur le faux-sens que le recyclage a pris dans la société moderne occidentale. Ce mot, utilisé à tort et à travers, a déresponsabilisé le citoyen de l'étape postérieure à l'utilisation d'un objet. Une bouteille de lait en plastique recyclable, tout comme une pile mise dans le bon conteneur ou un sèche-cheveux dans la bonne benne seraient sans impact. C'est évidemment ce que les industriels veulent faire croire mais ce ne sera jamais le cas. Seule la réutilisation des objets (économie circulaire, emballages consignés, ...) peut être considérée comme durable. Et au diable le greenwashing.

A nos actions personnelles !

Résistance et transition
  • Ne vous y trompez pas ! Le colibri de la fable ne trie pas ses déchets, il ne prend pas des douches plus courtes, il ne fait pas du covoiturage, il utilise la totalité de son énergie vitale pour éteindre l'incendie dans la forêt qu'il aime. Soyons uni.e.s.
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