Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Résistance et transition
30 juillet 2014

Vivons-nous en démocratie ?

Afin de répondre à cette question, il est nécessaire de définir de façon précise ce que l'on entend par démocratie, en se détachant de la représentation empirique que l'on en a. Il s'agit ici d'expliciter une conceptualisation des aspects les plus importants de l'exercice du pouvoir par le peuple, c'est-à-dire la création d'un espace de débat public qui définit les lois et combat les abus de pouvoir.

Le peuple doit être acteur de sa gouvernance, et ne peut techniquement pas être représenté par des individus issues d'une "caste" politicienne qui s'enrichit lors de sa carrière et subit des pressions de lobbys (corruption). Dans une démocratie, les assemblées sont incorruptibles. Comment ? Par le tirage au sort et des mandats courts qui assureraient l'absolue représentativité de la population puisque les hommes politiques, au service de la communauté, seraient issus de celle-ci, des classes moyennes et modestes, et ne pourraient, par la constitution-même profiter de leur situation. La démocratie grecque était ainsi constituée.

La possibilité de faire appel à des experts sur des questions spécifiques est une nécessité mais c'est toujours le peuple qui doit avoir le dernier mot. Sachez qu'un énarque n'a pas une plus grande expertise sur des questions de santé, d'environnement ou de société que Monsieur Toutlemonde. Le passé l'a prouvé maintes fois.

Dans notre pays, seules quelques personnes peuvent prétendre accéder au pouvoir alors qu'elles sont issues de classes aisées et pourtant que leur bonne foi a pu être mise en doute à maintes reprises. Les outsiders sont moins crédibles que des crapules qui ont été condamnées plusieurs fois par la justice française, alors pourtant que leur incompétence a été déjà éprouvée par un voire plusieurs mandats. Pourquoi ?

Parce que, par une manipulation culturelle, les citoyens français pensent que la France est une démocratie alors que ce n'est absolument pas le cas. 

Si vous doutez de cette affirmation et que mon raisonnement ne vous a pas convaincu, posez-vous alors la question comme suit : si nous étions en démocratie, comment se pourrait-il alors que les citoyens que nous sommes soyons totalement impuissants devant les catastrophes humaines, sociales, économiques et environnementales ? 

Trois considérations permettent à cet état de fait de perdurer :

- une éducation obligatoire et nivelée permet de cultiver au sein des futures générations de citoyens la croyance que la démocratie est électorale alors que ces deux mots sont antinomiques. "Toute personne prétendant le contraire est conspirationniste." (médicalisation, décrédibilisation de l'opposition)

- la mainmise du pouvoir en place sur les media permet à celui-ci d'en exclure les débats ; aucun développement de thèse opposée à la doxa majoritaire n'est possible car on habitue le lecteur/téléspectateur dès son plus jeune âge à ne pas chercher à suivre un raisonnement complexe sans décrocher. "Je n'ai pas envie de me prendre la tête." (mépris, rejet de la réflexion comme activité superflue, inutile et fatiguante)

- la société travailliste annihile les espaces de pensée en normalisant la fatigue morale et physique. "Nous vivons dans une société qui va à 100 à l'heure, il faut vivre avec son temps." (mystification, fatalisme)

- la constitution elle-même ne prévoit aucun moyen légal au peuple de contester l'action de ses représentants.

L'erreur a été de laisser les personnes au pouvoir écrire la constitution sensée limiter leur propre pouvoir. Que pouvons-nous faire à présent ?

D'AUTRES MOYENS D'ACTION

L'oligarchie en place exerce son pouvoir par l'argent et les institutions. Le libéralisme sauvage dans lequel nous baignons permet d'affirmer qu'il est infiniment plus facile de s'attaquer pacifiquement aux institutions financières qu'aux institutions "démocratiques", ou devrais-je dire républicaines, telles qu'elles existent. En outre, une grande partie de la population a conscience du problème capitaliste alors que peu sont enclins à remettre en question la constitution et de ceux qui l'ont écrite. Les personnalités qui le font et ouvrent des débats sur la démocratie en faisant remonter la suprématie de grands groupes financiers, politiques et la mainmise sur les media de ses groupes sont immédiatement étiquetés comme sympatisants fascistes, ce qui permet de leur oter du même voyage toute crédibilité. On ne peut écouter celui qui est étiqueté, sans être "contaminé" à son tour et taxé d'être d'extrémisme, de gauche ou de droite. Ainsi, cet angle d'attaque du système est hautement complexe et ne paraît pas le meilleur dans une société sans transparence où les luttes de pouvoir sont associées aux intérêts financiers et communautaires, sans aucun recul et aucune objectivité.

La cohérence de mon discours doit déjà commencer à vous apparaître. Je suis une partisane des actions individuelles et je crois en la puissance de l'autonomie, non pas l'autonomie en tant que désolidarisation des autres individus mais comme désolidarisation du système politico-économique en place. Le monde est un espace de terreur et de mainmise de l'argent car l'on a laissé des personnes exercer un pouvoir total sur lui et qu'elles en sont devenues plus mauvaises encore qu'elles ne pouvaient l'être à la base. Cette situation est renversable si l'on refuse de donner une quelconque légitimité à ce pouvoir et à la domination de l'argent. Qu'il reste un simple moyen de subsistance, une énergie à faire circuler pour générer une activité saine et durable, ainsi que du bonheur.

Puisse ce court article créer un espace de débat. Je ne prétends rien d'autre que remettre en question un modèle de société éculé et de nombreux autres angles de réflexion doivent exister, auxquels je n'ai pas encore porté attention. 

Pour les aspects politiques liés à la démocratie et à nos moyens d'actions, voir le site d'Etienne Chouard :

www.le-message.org

Publicité
Publicité
Résistance et transition
  • Ne vous y trompez pas ! Le colibri de la fable ne trie pas ses déchets, il ne prend pas des douches plus courtes, il ne fait pas du covoiturage, il utilise la totalité de son énergie vitale pour éteindre l'incendie dans la forêt qu'il aime. Soyons uni.e.s.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité