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Résistance et transition
15 juillet 2015

Comment et pourquoi les chats détruisent-ils le monde ?

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Derrière ce titre volontairement provocateur, je cherche simplement à attirer l'attention de tous les publics à des enjeux globaux. Mais, à la vérité, cet animal qui sert de bouc émissaire dans cet article est un symbole que je considère tout à fait pertinent (et amusant) à analyser et je vais donc m'employer à le faire.

Détourner l'attention des problèmes sociétaux

De façon tout à fait évidente, les chats détournent l'attention du public des problèmes globaux qui devraient nous occuper : aller vers une société plus juste, plus équitable, manger mieux, s'épanouir dans son activité professionnelle, laisser une planète habitable aux générations futures. Seulement voilà, l'être humain se complait dans un déni total de sa condition d'esclave, il accepte la hiérarchie et son impuissance chronique à diriger sa vie. La majorité des personnes est en effet plus susceptible de se sentir en sécurité si elle est guidée dans ses choix. Le problème de la culpabilité intervient néanmoins régulièrement dans nos consciences, malgré la propension de l'humain à user et abuser de sa dissonance cognitive, c'est-à-dire sa capacité à ne pas associer une cause et sa conséquence lorsque cette dernière est déplaisante (par exemple manger de la viande alors que l'on serait incapable de faire du mal à un animal ou acheter un tee-shirt à trois euros alors qu'il a été fabriqué au Bangladesh dans un camp de travaux forcés). Pour chasser cette culpabilité lancinante qui revient régulièrement hanter toute personne qui n'est pas simplement psychopathe au sens premier du terme (absence de remords devant une action immorale), la société a trouvé une véritable mane dans cet animal familier qu'est le chat. Faisant partie de notre environnement direct, les possibilités d'utilisation de l'image du chat à des fins récréatives et de diversion sont infinies. Le chat est mignon, intelligent, il peut avoir des comportements amusants et il nous renvoit une image individualiste qui nous conforte. De plus, la prédominance de l'affection qu'une partie très importante de la population porte au chat pourrait être due à un protozoaire intracellulaire, parasite du cerveau, Toxoplasma Gondii, connu pour manipuler le comportement de ses hôtes (études effectuées sur le rat domestique Rattus domesticus qui, infecté, n'a plus peur des chats) et dont plus de 50% des habitants d'Europe de l'Ouest sont infectés. On ne sait pas néanmoins si le parasite modifie le comportement spécifiquement par rapport aux félins qui sont les prédateurs naturels du rat ou simplement dans le sens d'une prise de risque accrue.

Un carnage chez les oiseaux

Le chat est, à notre époque, l'espèce animale invasive qui a l'effet le plus dévastateur sur la petite faune et la conservation des espèces, notamment de rongeurs et d'oiseaux. Chaque félin domestique tue cinq à dix oiseaux par an, un chat errant au moins cinq fois plus.

Pour aller plus loin, je vous propose la lecture d'une étude de l'impact des chats sur la petite faune aux Etats-Unis (en anglais)

Nourriture et climat : l'impact écologique et social des chats

Nul ne peut se targuer d'ignorer à notre époque l'impact de la viande industrielle sur le climat et la répartition des ressources sur le globe, menant à des famines orchestrées par l'Occident. Cela se justifie déjà moyennement lorsqu'il s'agit de viande consommée par une population humaine. Si l'on déforeste et concentre les ressources alimentaires en Occident afin de nourrir des animaux domestiques, l'enjeu devient particulièrement critiquable. Le chat est strictement carnivore et est par conséquent nourri dans la majorité des cas de viande produite à très bas prix et de poisson issu de techniques de pêche industrielle non-sélective.

L'empreinte écologique du chat serait un équivalent de 0,13ha à 0,15ha cultivés ce qui signifie que 3 chats affament un habitant du Bangladesh. Un seul félin équivaut au niveau de ses émissions équivalentes carbone à une petite Volkswagen. C'est schématique mais tout le monde aime les raccourcis et le sensationnel.

"Une réduction du nombre d’animaux domestiques aurait les mêmes avantages que la stabilisation de la population humaine" Vers une prospérité durable, Impact des animaux domestiques sur l’environnement (éditions de la Martinière, 2012)

L'apologie de l'individualisme et un pansement sur une solitude orchestrée

Le chat est un animal territorial très attaché à son environnement et assez peu finalement à ses propriétaires, ce qui en fait un reflet total des valeurs véhiculés par la société capitaliste. On aime le chat pour son indépendance puisque c'est une qualité dont la société de consommation fait une apologie sans concession. De plus, avoir un animal domestique est pour beaucoup de personnes un substitut à une compagnie humaine. Lorsque ce n'est pas la cas, il est quand même souvent une compensation affective et évite un questionnement profond des valeurs qui sont désormais les nôtres (cloisonnements relationnels entre voisins, éloignement familial, indépendance dictée par des codes).

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Si je n'aime pas particulièrement les chats, je n'ai rien contre eux non plus car je respecte toute vie. Je pense néanmoins que tous les propriétaires de chats devraient s'interroger sur les raisons qui les pousse à avoir un animal de compagnie. Ils devraient au minimum avoir conscience de l'impact que ce dernier a sur la société et la répartition des ressources dans le monde ainsi que sur le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité.

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