Pourquoi nous ne devons rien attendre de notre gouvernement d'un point de vue écologique ?
En discutant avec des personnes d'horizons très divers, notamment lorsque je fais du covoiturage, je me suis aperçue que pour bien des personnes, il existe une sympathie pour les mouvements écologistes, une compréhension assez poussée des mécanismes en jeux (sur le changement climatique par exemple), mais que le sentiment d'impuissance prédomine. On me dit que l'on est trop culpabilisé, que l'on n'a pas la possibilité d'agir, que c'est au gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent afin d'amorcer une transition de société. La raison de l'immobilisme des dirigeants devant les urgences sociales et environnementales auxquelles nous faisons face est mal comprise.
Pourtant, je ne dirais pas que les politiques "ne comprennent rien" ou que "ils veulent juste du pognon pour mettre à l'abri du besoin leurs proches et eux-mêmes lorsque tout va se barrer en sucette". J'aime à penser que l'on peut émettre des hypothèses plausibles sans rentrer dans des généralisations dignes de discussions de comptoir.
Avant tout, la politique est victime de pressions extrêmes de la part des lobbies énergétiques et alimentaires. Ses pressions sont si importantes que les gouvernements acceptent de cautionner la destruction de notre planète et de diffuser des recommandations biaisées en matière de santé publique. Aux Etats-Unis, on pourrait évoquer la culture du fast-food mais en France, il s'agit bien du lobby des produits laitiers dont la puissance m'interpelle. Pourquoi les produits laitiers seraient-ils "nos amis pour la vie" si nous avons en Occident les taux d'ostéoporose les plus élevés du monde et si c'est au prix de l'importation de céréales qui pourraient nourrir les pays du Sud ? Je m'interroge.
Mais la politique, c'est aussi une question de stabilité et de cohérence sociale. Le changement, les révolutions, se sont toujours produites dans le sang. Notre gouvernement est le premier à défendre la paix CHEZ NOUS. Cette paix, il s'agit juste de l'étendre et de ne pas se considérer en sécurité du haut de notre tour d'ivoire occidentale, tout comme les politiques et les industriels peuvent se considérer intouchables dans la leur. La paix commence dans notre assiette, au niveau de notre compteur électrique et elle se mesure à l'absence d'essence brûlée. Ce n'est pas l'offre qui génère la demande mais bien l'inverse ! Quand on voit ce qu'une pénurie même légère d'essence engendre de chaos, alors que ce n'est pas une denrée indispensable, comment imaginer ce qui se passerait si des mesures justes étaient prises en faveur de la paix et en général, une diminution du pillage des ressources d'autres pays qu'elles soient alimentaires ou énergétiques. Voilà le problème. Le problème, c'est chacun d'entre nous. Individuellement.
Lorsque l'on se met à émettre ce raisonnement, on en déduit immédiatement que non seulement refuser le système tel qu'il est conçu, être objecteur de croissance et se faire ambassadeur de la relocalisation de l'économie et d'un mode de vie durable n'est pas inutile mais qu'en plus, il semblerait que ce soit la solution la plus pacifique, la moins susceptible de générer un désordre social et la plus efficace car croyez-moi ou pas, l'effet boule de neige est important. Avec combien de personnes avez-vous des interactions assez personnelles pour les interpeller sur leurs habitudes ? Cinq, dix, une vingtaine ? Et que changeront-ils qui interpellera de la même façon leur entourage ? Quel impact cela pourrait-il avoir ?
Mon message d'aujourd'hui est un message d'espérance. Il ne s'agit pas de tout changer. Il s'agit de changer ce qui a le moins d'importance au final : ce que l'on achète, et de ne donner son argent qu'à des personnes qui le méritent par leur travail.
Les mots d'ordre sont peu nombreux :
- consommer local
- manger biologique et privilégier toujours le végétal
- ne rien acheter qui ne soit pas indispensable
- faire quelque chose de sa semaine qui soit en cohérence avec ses valeurs personnelles
- changer ce monde :)