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Résistance et transition
7 novembre 2014

L'avenir des low-tech

Depuis plusieurs décennies, on ne jure plus que par les équipements électroniques qui envahissent tous les domaines de la vie. Là où il y a encore une vingtaine d'années seuls les ordinateurs personnels avaient apporté la complexité technologique au grand public, il n'est plus d'objets modernes désormais qui ne contiennent une part d'électronique, toujours en augmentation, de la voiture à la cafetière en passant par le téléphone et la carte bancaire. Cette 'high-technisation' du quotidien est une vision très court terme et très élitiste de l'avenir. En effet, ces équipements complexes, contenant des quantités faibles et donc difficilement recyclables ou réutilisables de métaux et terres rares, ne peuvent en aucun cas être généralisés à l'humanité entière, encore moins sur une période de temps excédant quelques dizaines d'années. Pas plus que les panneaux solaires ne peuvent assurer de façon pérenne l'avenir énergétique de l'humanité. Car en fait, ce que l'on appelle recyclage et que l'on veut faire passer pour l'étape ultime de l'écolo-économie, n'est en fait qu'une réutilisation tout à fait imparfaite, incomplète et énergivore d'un matériau. Et ce recyclage n'est possible et efficace que pour des quantités importantes d'un même matériau mono-bloc (par exemple une bouteille en verre). Dans le cas d'alliages complexes ou d'infimes inclusions de métaux comme c'est le cas dans les équipements électroniques dit high-tech, la réutilisation des éléments (au sens chimique de la matière c'est-à-dire l'élément métal atomique) n'est pas possible simplement, dans le sens d'une viabilité énergétique. Hors, ces éléments existent en quantité limité sur notre planète et ne peuvent être synthétisés pour remplacer un déficit de ressources minières de façon réaliste (à ce jour, seules la fission et la fusion nucléaire permettent de créer un élément chimique à partir d'un autre).

La réutilisation pérenne des ressources en métaux et autres éléments complexes qui ont apportées à la vie moderne son confort (non partagé à l'échelle de la terre mais ce débat est autre) nécessite donc une utilisation intelligente, mesurée, simplifiée et standardisée des éléments, toujours au sens chimique du terme, les plus rares sur notre planète. La vision low-tech de l'avenir, loin d'être passéiste, est résolument moderne et complexe dans le sens où elle doit utiliser toutes les ressources scientifiques et les erreurs du passé pour mettre au point une technologie qui soit à la fois simple, robuste (loin de toute obsolescence programmée), et mono-matériau, mettant en exergue l'utilisation de métaux, de verre et de matière organique, devant celui du plastique, illusion éphémère de la société du XXe siècle, dont le temps est déjà compté sur nos étals (davantage que dans les océans où sa présence et sa toxicité seront bien ultérieures à son utilisation massive). Cette simplification de la technologie, au lieu de diminuer le confort obtenu par l'industrialisation de l'économie permet de diffuser à l'ensemble des sociétés humaines ses bienfaits ainsi que de limiter à la fois l'impact sur l'environnement par les pollutions générées par le high-tech, qui sont considérables (pollution durable des sols et des nappes phréatiques) mais aussi pérenniser l'utilisation d'accessoires de confort, qui seraient évidemment mutualisés, autre condition sine qua non du développement humain au détriment de la financiarisation d'une économie avilisante. Moins de biens, davantage de liens.

En revenant sur la différence entre réutilisation et recyclage, j'aimerais revenir sur le faux-sens que le recyclage a pris dans la société moderne occidentale. Ce mot, utilisé à tort et à travers, a déresponsabilisé le citoyen de l'étape postérieure à l'utilisation d'un objet. Une bouteille de lait en plastique recyclable, tout comme une pile mise dans le bon conteneur ou un sèche-cheveux dans la bonne benne seraient sans impact. C'est évidemment ce que les industriels veulent faire croire mais ce ne sera jamais le cas. Seule la réutilisation des objets (économie circulaire, emballages consignés, ...) peut être considérée comme durable. Et au diable le greenwashing.

A nos actions personnelles !

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Résistance et transition
  • Ne vous y trompez pas ! Le colibri de la fable ne trie pas ses déchets, il ne prend pas des douches plus courtes, il ne fait pas du covoiturage, il utilise la totalité de son énergie vitale pour éteindre l'incendie dans la forêt qu'il aime. Soyons uni.e.s.
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